Le doute libérateur

E.-Alexis Preyre

Paris

; Fayard

; 1971

352 p.

Jamais, semble-t-il, sceptique et mystique n'étaient destinés à se rencontrer. Tout devrait même les opposer... Et cependant? L'auteur, sous une forme originale : journal entremêlé de nombreuses citations d'oeuvres venant de tous les points de l'espace et du temps, nous propose une expérience unique.
Tentant de pousser à sa limite l'expérience sceptique, il fut amené à se demander à quoi aboutit l'excercice de la pensée si, par souci de rigueur logique (et contrairement aux conventions admises depuis Aristote et Euclide), on se refuse à admettre tout postulat, si on met en doute toute "évidence", et si on cherche à éliminer toute affirmation gratuite, tout "acte de foi" a priori.
Parmi des réflexions sur les sujets les plus divers, l'auteur montre par quels développements il fut conduit à un point où aucun choix, aucune distinction n'étant plus justifiables, foi et doute, moi et non-moi, toutes choses, en arrivèrent à se confondre dans une totale indétermination. C'est alors qu'en lisant, par hasard, certains mystiques il découvre chez eux avec surprise la description la plus exacte de ce qu'il vit au jour le jour. Il constate que, par d'autres voies, la mystique conduit également à l'indétermination, à "la limite où toutes marques distinctives s'effacent".
Cette indétermination n'est ni une quête ni un but, mais un fait. Dès lors, tout étant remis en question, le doute devient libérateur et, contrairement à ce que l'on a toujours pensé, l'aboutissement de l'expérience sceptique et certains stades de l'expérience mystique semblent coïncider au point qu'il est parfois difficile de reconnaître l'expression de l'un de l'expression des autres.
Rien ne correspond mieux aux préoccupations de l'époque que Le doute libérateur : il ne propose aucun système ni aucune méthode autre que l'appréhension de l'immédiate évidence.

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