L'Originalité de l'avant-garde et autres mythes modernistes

Rosalind Krauss; trad. par Jean-Pierre Criqui

Paris

Macula

1993

358p.

ill. en noir et blanc

ISBN : 2.86589.038.4

Si la critique d'art américaine a été dominée par Clement Greenberg dans l'immédiat après-guerre et jusqu'au milieu des années soixante, Rosalind Krauss en est le figure principale depuis près de vingt ans. Non seulement ses prises de position audacieuses connurent très tôt un retentissement considérable (elle fut le critique du minimalisme, par exemple), mais elles furent amplifiées par son enseignement (on trouve parmi ses élèves les meilleurs historiens et critiques actuels de l'art moderne en Amérique) et par la revue October, qu'elle fonda avec Annette Michelson en 1976, et qui devint rapidement l'organe essentiel d'un dialogue transatlantique.
Le recueil de textes présentés ici expose à la fois l'itinéraire intellectuel de Rosalind Krauss, la diversité de ses intérêts et sa rare capacité à lier les problèmes esthétiques posés par telle ou telle oeuvre d'art aux grandes questions théoriques de notre temps.
Les premiers essais marquent la rupture avec Greenberg et démontrent la nécessité de cette rupture pour quiconque s'intéressait aux courants que Greenberg condamnait. On y sent déjà que lorsque Rosalind Krausse flétrit le formaliste greenbergien, ce n'est pas tout formalisme qu'elle rejette.
Un deuxième ensemble de textes est lié à sa découverte du structuralisme, conçu comme un outil permettant de penser les relations intertexuelles et de se dégager de l'historicisme maniaque de la critique d'art.
Une troisième série d'essais fait écho à la critique du structuralisme et ouvre sur une définition du post-modernisme comme mise en crise de l'originalité. Dans tous les cas, l'oeuvre d'art est pour cet auteur l'objet d'un enjeu théorique, un objet qui, si on le regarde de très près, oblige à repenser toute forme de théorie. Aucun esentialisme dans ce livre, aucun sanglot nostalgique, aucun retour à "l'humain", au "métier" ou à la terre de nos ancêtre. L'art moderne et contemporain a beaucoup à nous apprendre sur nous-mêmes, dit Roslind Krauss. Encore faut-il lui faire un peu confiance.

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